Hierbij een artikel geschreven door Guy Millière voor Ména (Metula News Agency) – 23/12/2012 (enkel toegankelijk voor leden, dus hierbij het volledig artikel)
Wikipedia info over Guy Millière: http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Milli%C3%A8re
“Il y a soixante-dix ans, les Alliés savaient que les nazis commettaient un génocide” – Par Guy Millière © Metula News Agency – 23/12/2012
En cette période sombre, durant laquelle il semble que l’administration Obama, comme cela était prévisible, va accentuer sa politique anti-israélienne, sans que l’essentiel de la communauté juive américaine n’y trouve à redire, et pendant que l’Europe elle-même cultive en son sein la haine d’Israël, j’ai pensé utile de rappeler un anniversaire qui laisse perplexe.
Cette semaine, cela fait soixante-dix ans que les Etats-Unis et leurs alliés avaient rédigé un communiqué rapportant qu’ils savaient que l’Allemagne nazie et ses complices en Europe commettaient un génocide contre les Juifs. Ledit communiqué fut signé le 17 décembre 1942, et publié dans plusieurs journaux, dont le New York Times, dès le lendemain.
L’existence de l’Holocauste constituait ainsi un acte connu de tous, dix-huit mois environ avant le débarquement en Normandie, et trente-six avant la fin de la guerre et a la capitulation de l’Allemagne.
Au cours de ces trente-six mois, rien ne sera fait pour arrêter le génocide : les voies de chemin de fer servant à l’acheminement des convois vers Auschwitz et les autres camps d’extermination ne furent jamais bombardées, les chambres à gaz et les fours crématoires non plus. Comme s’il y avait eu une acceptation tacite de l’horreur absolue en cours de perpétration.
Une apathie qui sera, d’une certaine manière, confirmée par la façon dont ont été traités les Juifs survivants.
Nombre d’entre eux ont dû rester quelques temps encore dans les camps. Ceux qui ont pu en repartir ont trouvé leurs quartiers détruits ou leurs maisons et appartements occupés par des gens qui avaient profité de l’aubaine de leur déportation.
Ceux d’entre eux qui décidèrent de se rendre dans ce qui allait devenir Israël ont rencontré les pires difficultés pour arriver au bout de leur voyage. Le Royaume-Uni porte à ce propos une responsabilité accablante : des bateaux emplis de survivants ont été reconduits vers l’Allemagne et ceux qui avaient pris place à bord ont été ramenés vers les camps d’extermination. D’autres bateaux ont été détournés vers Chypre, où ont été construits des camps entourés de barbelés.
Quand Israël a pu renaître, le monde entier pensait que la parenthèse serait vite refermée et que les Juifs seraient jetés à la mer par les armées arabes qui achèveraient leur extermination.
Israël a survécu et est devenu un pays magnifique. Mais sa renaissance n’a pas bénéficié de la moindre bienveillance, et, des mois durant, l’on a fait sentir partout en Europe aux Juifs survivants qu’ils étaient de trop.
On le leur avait déjà fait comprendre en 1938, lors de la conférence d’Evian censée résoudre le problème des réfugiés juifs fuyant le nazisme : aucun pays n’accepta de recevoir le moindre réfugié, strictement aucun. Hitler en déduisit, à juste titre, que personne ne voulait des Juifs et que personne ne se souciait de leur sort.
En janvier 1941, il a accueilli Amin Al Husseini, un organisateur de pogroms anti-juifs venu de Jérusalem, père spirituel de tous les « pro-Palestiniens ». Un an plus tard, la conférence de Wannsee eut lieu à Berlin, les nazis y décidèrent de l’application de la « solution finale » aux Israélites.
Faut-il le rappeler ? Amin al Husseini fut autorisé, après avoir été placé après-guerre en « résidence surveillée » et confié aux autorités françaises, à rejoindre le Proche-Orient et à continuer à disséminer un venin dont les héritiers sont aussi bien les dirigeants de l’Autorité Palestinienne que ceux du Hamas. Faut-il le rappeler aussi ? Des dignitaires nazis ont pu fort opportunément rejoindre la Syrie et l’Egypte. Alois Brunner est le plus connu d’entre eux, mais pas le seul.
La politique anti-israélienne de l’administration Obama ne fait que renouer avec une tradition américaine qu’il faut regarder en face, et je l’écris tout en rappelant que les Etats-Unis forment un pays que j’aime malgré tout.
Harry Truman fut l’un des premiers chefs d’Etat à reconnaître Israël, mais il ne fit un geste en faveur de sa pérennité.
Israël est apparu comme un allié stratégique des Etats-Unis au moment de la guerre des Six Jours. Il n’empêche : Jimmy Carter a fait pression sur Menahem Begin (pour qui j’ai un immense respect) et obtenu de lui qu’il reconnaisse les « droits » du « peuple palestinien », inventé dans les ateliers du KGB quelques années plus tôt. Carter était déjà, dès 1979, celui qu’il s’est révélé être depuis lors.
Ronald Reagan et George Walker Bush [Bush fils] ont été les deux présidents les plus favorables à Israël de l’histoire des Etats-Unis.
George Herbert Walker Bush [Bush père], assisté de James Baker, enclencha un « processus de paix » aboutissant aux « accords d’Oslo » sous Bill Clinton, ainsi qu’à la plus intense vague d’attentats terroristes qu’eut à subir le peuple israélien.
En cultivant la haine d’Israël, à laquelle participe l’essentiel de ses media, l’Europe ne fait elle-même que renouer avec un passé glauque, sordide et criminel. La France a trouvé son intérêt à entretenir des liens avec Israël jusqu’à la présidence du général de Gaulle, et jusqu’à la « politique arabe de la France ». Mais en laissant partir Amin al Husseini, elle avait déjà annoncé ce qu’étaient ses propensions profondes.
Il y a soixante dix ans, les Etats-Unis et leurs alliés savaient donc. Les populations américaine et britannique savaient aussi. Rien ne fut cependant tenté pour mettre un terme au génocide. Tout se passa comme s’il y avait eu une acceptation tacite.
Aujourd’hui, les Etats-Unis et l’Europe savent que les dirigeants de l’Autorité Palestinienne tiennent des propos dignes des Protocoles des Sages de Sion ; approuvent le terrorisme ; baptisent les rues de Ramallah des noms d’auteurs d’attentats suicides qu’ils appellent « martyrs » ; d’une manière très laïque, enseignent l’exécration des Juifs aux enfants qui se trouvent sous leur coupe.
Ils savent que les différences entre l’Autorité Palestinienne et le Hamas s’avèrent assez minces désormais. Tout se déroule, là aussi, comme s’il y avait une acceptation tacite.
Au moment de la renaissance du pays des Hébreux, le peuple d’Israël a pu compter essentiellement sur lui-même. Cela n’a pas changé de nos jours.
La différence réside en ce qu’Israël est devenu un pays magnifique, écrivais-je plus haut. Et c’est cela qui constitue la meilleure réponse à tous les antisémites avoués et inavoués, qu’ils parlent le langage hypocrite et feutré des diplomates, ou qu’ils se laissent aller aux saillies rances de l’extrême droite ; qu’ils prennent la pose de l’historien qui cache les moisissures de son esprit sous des références plus ou moins approximatives, ou qu’ils se livrent aux vociférations de l’extrême gauche « antisioniste ».
Relire le communiqué publié il y a soixante-dix ans remet les idées en place.
Il parle d’une « politique bestiale d’extermination menée de sang froid ». On ne saurait être plus explicite.
Il fut demandé, à l’époque, au pape Pie XII de signer la déclaration conjointe du 17 décembre 42. Il s’y refusa. L’Eglise, à ce jour, adopte toujours, concernant Israël, des attitudes pour le moins douteuses.
Je ne suis pas juif. Je me dis agnostique tout en ajoutant que mes valeurs sont celles du judaïsme et du christianisme ; mais je ne pourrais être catholique sans me poser des questions, beaucoup d’interrogations qui ne disséminent pas l’odeur du parfum des roses.
(info # 012312/12) [Analyse] Par Guy Millière © Metula News Agency
Verdere info : http://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9rence_d%27%C3%89vian_%281938%29 of http://en.wikipedia.org/wiki/%C3%89vian_Conference
MENA – Op de foto : De conferentie van Evian – 1938